La crise économique mondiale est elle inévitable?

  1. Scénario positif

Le scénario positif est celui décrit par toutes les autorités financières mondiales excepté la FED qui est plus en retrait sur la question avec la déclaration d’une inflation non transitoire aux Etats Unis. Globalement, le scénario positif est donc une inflation transitoire qui finira par revenir à la normale un jour ou l’autre. 2023-2024 semble être les années ciblées pour un monde redevenu comme celui d’avant crise Covid et guerre. Ce scénario est celui que tout le monde espère. Mais est il réaliste? That’s the question.

2. Scénario négatif

Il y a malheureusement plus d’arguments et d’informations qui tendent dans ce sens. Un scénario négatif serait une inflation de longue durée voire permanente, ce qui entraînerait un effondrement de notre système économique et des monnaies comme l’euro ou le dollar. Pour expliquer ce scénario je vais m’appuyer sur plusieurs points : la guerre Russie-Ukraine mais aussi les dettes publiques, la géopolitique globale et la politique monétaire adoptée par nos Banques Centrales et nos gouvernements.

Comme je vous l’ai expliqué au préalable dans d’autres articles, il existe plusieurs types d’inflations et les plus connues sont liées, soit à la chute de la valeur de la monnaie, soit à un rapport déséquilibré entre l’offre et la demande sur des produits particuliers comme l’énergie ou l’alimentaire.

Je pense personnellement que nous sommes en train de vivre les deux types d’inflation et que nous nous dirigeons vers un krach économique sans précédent. La valeur du dollar et de l’euro est en train de chuter ce qui entraîne une hausse globale des produits. La raison première serait les dettes colossales des pays Européens et des Etats Unis. La France et les Etats Unis ont tous deux dépassé les 100% de dettes publiques sur leur PIB. Avec la crise du coronavirus elles ont emprunté massivement pour financer les plans de relance et les planches à billets ont tourné à plein régime.

En France cela s’est traduit par 160 milliards d’euros d’emprunt pour relancer l’économie avec la politique du quoi qu’il en coute établie entre 2020 et 2021.

https://www.latribune.fr/economie/france/la-cour-des-comptes-pointe-les-failles-du-quoi-qu-il-en-coute-mene-par-emmanuel-macron-904039.html

Aux Etats Unis, cette politique s’est traduite par un plan de relance de 1900 milliards de dollars distribués aux Américains.

https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/10/que-prevoit-l-enorme-plan-de-relance-voulu-par-joe-biden-aux-etats-unis_6072643_3210.html

Ces décisions, au lieu de relancer l’économie l’ont plutôt mise sous perfusion. L’argent crée n’a pas été suivi de création de richesses dans la production industrielle. Elle a plutôt été injectée dans la consommation car chaque ménage ayant reçu ses aides financières en a profité pour consommer et acheter, ce qui a fait augmenter la demande dans diverses catégories de produits et par conséquent fait augmenter leur prix. Indirectement, ces choix financiers sont donc, ironie du sort, précisément une des causes de l’inflation actuelle.

La dette publique des Etats Européens et des Américains s’est creusée considérablement et pour être financée nécessitera toujours plus de financements venant des Banques Centrales et donc de liquidités en circulation, ce qui favorisera toujours plus le déséquilibre entre le volume de liquidité en circulation et la richesse existante réelle dans les pays. Plus ce déséquilibre se creuse et plus la valeur de la monnaie chutera car une offre qui tend vers l’infini provoque une valeur qui tend vers zéro.

Cependant, je dois faire remarquer que cette théorie est le sujet de débats houleux au sein des économistes. Certains considèrent qu’il n’existe pas de liens entre le volume d’une monnaie en circulation et la richesse d’un pays. Selon eux, la valeur d’une monnaie fiat ne pourrait donc pas chuter à cause d’une politique monétaire abusive sur la planche à billets.

Malgré tout, dans le cas où ces économistes auraient raison et que l’impact de la planche à billets serait nul sur la valeur d’une monnaie fiat, j’ai repéré d’autres raisons qui pousseront à la chute de la domination du dollar et de l’euro. Des raisons géopolitiques.

La guerre Russie-Ukraine est en train de rebattre toutes les cartes en 2022. Les sanctions économiques contre la Russie sont sans précédent et ont des impacts énormes. Le premier impact est la confiance économique que nous accorde (je dirai plutôt accordait) les investisseurs étrangers. En effet, le fait que la Russie se soit vue confisquer toutes ses réserves de valeur basées en Europe par des pays hostiles mais non en guerre est une première dans l’histoire économique de l’humanité. Personnellement je trouve que nous avons commis une erreur stratégique sur le long terme car qui voudrait investir et placer son argent dans un coffre-fort qui pourrait être confisqué du jour au lendemain.

Quelles que soit les raisons, justes ou non, morales ou non, qui justifient cette confiscation, les investisseurs étrangers vont désormais voir un risque à placer leur argent en Europe ou aux Etats Unis, ce qui aura de conséquences lourdes au niveau économique sur le long terme.

Un autre point plus inquiétant encore est l’alliance économique qui est en train de se former entre la Chine, les pays Arabes et la Russie.

https://www.latribune.fr/economie/international/achats-de-petrole-la-chine-et-l-arabie-saoudite-veulent-remplacer-le-roi-dollar-par-le-yuan-906303.html

Comme l’indique l’article, l’un des objectifs de cette alliance est de se débarrasser de la domination du dollar Américain.

https://www.ege.fr/infoguerre/la-dedollarisation-des-economies-fin-de-lere-de-puissance-des-etats-unis

Il semblerait que ce ne soit qu’une question de temps avant que le poids économique ne bascule. Le yuan, accompagné par le plein essor de la Chine, peut s’imposer comme future monnaie dominante. Si telle est le cas, le dollar perdra forcément une part de son attractivité, de son pouvoir et donc de sa valeur.

L’Europe étant étroitement liée au dollar étant donné les alliances Occidentales fortes (OTAN) et le commerce privilégié avec les Etats-Unis, si le dollar chute, il y a de fortes chances pour qu’il entraine l’euro avec lui. Les Etats Unis, surendettés, comptent essentiellement sur le poids de leur monnaie dans le monde pour passer outre les dettes publiques. Avec de telles problématiques, l’enjeu monétaire en est d’autant plus important.

Il faut également savoir que la Chine possède 1000 milliards de dollars de la dette Américaine sur les 30 000 milliards, ce qui rend la Chine le deuxième plus grand créancier des Etats Unis derrière le Japon.

https://thepressfree.com/combien-de-dette-americaine-la-chine-possede-t-elle/

Cette défiance de plus en plus marquée envers le dollar Américain à travers le monde est la conséquence de la politique agressive des Américains depuis les années 2000. Certains pays d’Amérique Latine ont déjà fait l’objet de sanctions économiques de la part des Etats unis avec pour fer de lance le dollar.

De même pour certains pays d’Afrique, d’Arabie ou d’Asie. Et la Russie aujourd’hui.

https://www.tresor.economie.gouv.fr/services-aux-entreprises/sanctions-economiques#:~:text=R%C3%A9gimes%20g%C3%A9ographiques%20%3A%20Bi%C3%A9lorussie%2C%20Burundi%2C,%2C%20Turquie%2C%20Venezuela%2C%20Y%C3%A9men%2C

On peut s’imaginer que tous ces pays ne seraient que trop heureux de délaisser le dollar et les sanctions qui vont avec pour se tourner vers un nouvel eldorado financier.

Pour revenir à l’inflation, si elle n’est pas liée à la chute de la valeur du dollar et de l’euro, elle est au moins liée aux difficultés d’approvisionnement de certains produits. Chacun s’accorde sur ce point.

Avant la guerre (Russie-Ukraine), il y avait déjà des difficultés d’approvisionnement des matières premières ce qui a impacté à peu près tous les secteurs de production.

https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/la-penurie-de-matiere-premiere-va-t-elle-accelerer-la-relocalisation-des-achats-des-entreprises-899975.html#:~:text=Les%20probl%C3%A8mes%20d’approvisionnement%20vont,marges%20de%20l’entreprise%22.

Comme l’indique l’article ci-dessus, pas moins de 68% des entreprises françaises seraient impactées par la pénurie des matières premières. Si elles ne trouvent pas de solutions, elles n’auront d’autre choix que d’augmenter leurs tarifs, ce qui participera à l’augmentation de l’inflation.

En temps normal, comme toute période post-crise, la reprise économique aurait été optimiste en 2022, comme l’indique Herbet Diess, PDG de Volkswagen, lors d’une conférence de presse.

https://fr.motor1.com/news/573765/volkswagen-probleme-approvisionnement-2022/

Mais la guerre Russie-Ukraine a provoqué une autre crise peut être plus grave que la précédente et assombri les perspectives à tous niveaux.

Premièrement, la Russie et l’Ukraine sont tous deux les plus grands producteurs de matière première.

Ukraine :

7ème producteur mondial de fer.

8ème producteur mondiale de manganèse.

6ème producteur mondial de titane.

7ème producteur mondial de graphite.

8ème producteur mondial d’uranium.

7ème producteur d’acier en 2005.

6ème producteur mondial de blé et de maïs.

4ème producteur mondial de pomme de terre.

1er exportateur mondial d’huile de tournesol.

2ème exportateur mondial de colza.

3ème exportateur mondial de noix et de miel.

4ème exportateur mondial de mais, d’orge et sorgho.

5èmeexportateur mondial de blé.

7ème producteur mondial d’énergie (gaz, charbon, pétrole, nucléaire).

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie_de_l%27Ukraine#Structure_%C3%A9conomique

Russie :

1er producteur et exportateur mondiale de blé en 2022.

3ème producteur mondial de pétrole en 2020.

2ème producteur mondial de gaz en 2020.

https://www.connaissancedesenergies.org/situation-energetique-de-la-russie-220218

A elles deux, la Russie et l’Ukraine fournissent 30 % du blé mondial (12 % par l’Ukraine et 18% par la Russie).

A cause de la guerre, l’Ukraine ne peut plus produire pour des raisons évidentes (blocus des ports par les flottes russes et forces d’occupations qui empêchent les entreprises agricoles de fonctionner). Quant à la Russie, le monde Occidental (Europe + Etats Unis) a décidé de se lancer dans une campagne massive de sanctions impliquant une sorte d’embargo commercial concernant tous les produits Russes importés en Europe et aux Etats Unis.

https://www.lexpress.fr/actualite/monde/infographies-ces-pays-tres-dependants-de-l-ukraine-et-de-la-russie-en-ble_2170531.html

Cette situation provoque une flambée des prix du blé Russe et Ukrainien et met en danger les populations de pays dépendant presque entièrement du blé importé de Russie et d’Ukraine.

https://www.lexpress.fr/actualite/monde/infographies-ces-pays-tres-dependants-de-l-ukraine-et-de-la-russie-en-ble_2170531.html

Les conséquences ne se sont pas faites attendre. En Europe, malgré une production autosuffisante au point de faire partie des pays exportateurs, les prix du blé ont flambé, alimentant toujours plus la spirale inflationniste.

Ce sont principalement les éleveurs nécessitant du fourrage et des céréales pour leurs bêtes qui sont directement impactés, tout comme les industries de transformation de blé. Les pâtes et les produits de ce type ont augmenté de 10 à 20 % depuis le début de la guerre et ce n’est qu’un début. Car si la crise dure dans le temps, les réserves alimentaires produites par les autres pays exportateurs vont très vite s’épuiser et creuser l’appauvrissement de l’offre. Ce qui aura pour conséquence de créer une nouvelle vague de montée des prix.

https://www.liberation.fr/environnement/alimentation/linde-interdit-ses-exportations-de-ble-les-pays-du-g7-fulminent-20220514_D45RW3R2HJHK3KHEBFIILVMGAY/

Outre les problèmes d’approvisionnement de blé, il y aussi ceux liés à l’énergie qui seront peut-être plus importants encore pour l’Union Européenne. Car si l’Europe produit assez de blé au point de pouvoir en exporter, ce n’est pas du tout le cas des énergies qu’elle importe massivement de la Russie. Ces importations, selon l’Agence Internationale de l’Energie, représentent 40 % de la consommation d’énergie en Europe. Par exemple, en Allemagne, 65 % de la consommation de gaz provient de la Russie. 29% pour l’Italie et 19% pour la France. En tout, la Russie exporte 78 % de son gaz à l’Europe. Elle est donc dépendante du marché Européen pour vendre sa production d’énergie.

https://www.lejdd.fr/International/energie-pourquoi-leurope-aura-du-mal-a-sortir-de-sa-dependance-au-gaz-russe-4098582

On peut se poser des questions sur la pertinence des sanctions mises en place par l’Europe contre la Russie alors que celle-ci est le cinquième partenaire économique de l’UE avec un commerce énergétique vital.

https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/RU/commerce-exterieur

Surtout que l’Europe, pour pallier à ce manque d’énergie a annoncé des mesures basées sur la réouverture de centrales à Charbon (Allemagne) ou intensifier sa production nucléaire et son parc d’énergies renouvelables avec en fer de lance les voitures électriques.

Le problème, c’est que le charbon pollue et va directement à l’encontre de la COP27. On se demande bien si le Bitcoin est encore le grand méchant loup énergétique dans cette histoire. Des années sont nécessaires pour construire une centrale nucléaire, tout comme des parcs à énergie renouvelables. Quant aux voitures électriques, les français subissant déjà une inflation galopante n’ont tout simplement pas les moyens de s’en procurer. Et s’ils les avaient, il n’y aurait pas assez de bornes électriques rechargeables dans le pays pour suffire à la demande, tout en sachant qu’avec le prix de l’électricité qui va surement augmenter, on peut se demander si les voitures électriques ou hybrides seront toujours plus rentables sur le plan pécunier que les voitures à essence ou Diesel dans quelques temps.

Certes, les pertes économiques seront également valables pour la Russie puisque 40,6 % des exportations Russes sont destinées à l’Union Européenne, mais contrairement à l’Europe, la Russie possède une excellente manne financière et une dette publique à seulement 17-18 % de son PIB. Elle a également accumulé un excédent structurel de sa balance de 95 milliards de dollars en 2021 et une réserve d’or de 137 milliards d’euros.

https://www.capital.fr/entreprises-marches/guerre-en-ukraine-la-russie-est-en-defaut-de-paiement-qui-va-payer-1430820#:~:text=En%20effet%2C%20sa%20dette%20publique,ailleurs%20aujourd’hui%20210%20%25.

Avec ces données, autant dire que les sanctions économiques feront plus de mal sur le long terme à l’Europe qu’à la Russie qui pourra se permettre d’encaisser une rupture commerciale totale avec l’Europe.

Pour rappel, la moyenne des dettes des 27 en Europe est de 90% et la France possède une dette publique à 116% du PIB à la fin du troisième trimestre de 2021.

Au niveau des entreprises, la politique de sanctions de la part de l’Europe et des Etats Unis exige que toutes les entreprises Européennes et Américaines quittent sans délais le territoire Russe. Les effets sont très importants pour les entreprises qui se trouvent privées d’une grande partie de leurs investissements et de leurs revenus provenant de la Russie.

https://www.ouest-france.fr/economie/gaz-ble-luxe-les-echanges-commerciaux-entre-la-france-et-la-russie-ca-represente-quoi-176dcf06-a9b8-11ec-ad01-09aa4a46ad71

Pour citer Auchan par exemple. L’enseigne possède 231 magasins en Russie qui représentent 10 % de son chiffre d’affaires. Si l’entreprise arrête toutes ses activités du jour au lendemain, elle fait une croix sur 10 % de son activité globale. L’impact est donc conséquent pour l’entreprise qui répercutera certainement ses pertes sur le coût de ses produits. Malgré les pressions politiques, il ne serait pas étonnant que les entreprises décident de rester malgré tout en Russie au vu des impacts économiques. Quant aux Russes, si les entreprises Occidentales partent, ils n’auront qu’à reprendre les locaux, changer le nom des marques et reprendre leurs activités.

Le seul véritable poids qu’à l’Europe sur la Russie est son exportation de produits technologiques. En effet, la Russie semble totalement dépendante de l’Europe dans cette catégorie.

https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/la-russie-une-puissance-pauvre-903588.html

Cependant, un rapprochement de la Russie avec la Chine pourrait changer la donne et totalement balayer les effets des sanctions sur le long terme.

https://www.latribune.fr/economie/international/les-exportations-chinoises-vers-la-russie-explosent-les-perspectives-de-cooperation-future-sont-immenses-pekin-905556.html

Comme l’indique cet article, les échanges commerciaux sont en train d’exploser entre la Russie et la Chine. Les achats chinois concernent principalement le bois, les matières premières et les énergies. En 2019, la Chine et la Russie ont mis en place le premier gazoduc Russo-Chinois et d’autres projets de ce genre sont apparemment prévus dans les années à venir.

Les échanges initialement établis en dollars seront, semble-t-il, faits en yuan dans le futur.

En clair, tout porte à croire que la Chine et la Russie sont en train de former une alliance commerciale très solide. Le ministre des affaires étrangères chinois qualifie lui-même cette relation de « solide comme un roc ».

La dédollarisation est en marche tout comme le détournement économique commercial de la Russie envers l’Europe et ce même dans le cas où l’Occident lèverait subitement les sanctions imposées.

La relation Occident-Russie semble brisée et les sanctions de l’Occident moins concluantes que prévues comme l’analyse Xavier Moreau sur sa chaîne Youtube Stratpol. Il y présente une autre vision que celle des médias traditionnels sur le conflit Russie-Ukraine. Il est important d’avoir plusieurs angles de vue sur une situation car la vérité n’est jamais décrite objectivement par un même canal. Xavier Moreau prévoit lui aussi des temps difficiles au niveau économique et qualifie les sanctions de l’Occident à l’égard de la Russie de suicide organisé de l’Europe.

https://www.youtube.com/channel/UCoQa3Zf8ntJ1V-L4d6saVhw

Comme si cela ne suffisait pas, si l’on suit la logique de ce scénario négatif, un crash boursier est peut-être à prévoir.

D’après l’analyste financier J.P Chevallier, BNP Paribas et la Société Générale seraient au bord de la faillite contrairement à ce qui est indiqué dans les médias.

https://www.ouest-france.fr/economie/banques-finance/bnp-credit-agricole-societe-generale-pourquoi-les-banques-accumulent-les-benefices-273a25be-8a7e-11ec-b1a4-b42f8ae3c7af

Pour résumer l’article de cet analyste, à la suite des publications officielles des bilans de fin 2021 des deux banques, il en a conclu que celles-ci devraient être déclarées en faillite pour plusieurs raisons.

La première raison est le capital propre qui est négatif sur l’année 2021. -350 milliards d’euros pour BNP Paribas et -324 milliards d’euros pour la Société Générale.

Ces montants sont en fait des pertes potentielles. Elles ont accordé énormément de crédits à leurs clients, à tel point que si leurs clients ne pouvaient plus les rembourser, les deux Banques se retrouveraient avec les pertes mentionnées plus haut.

Ce phénomène n’est pas sans rappeler la faillite de la Banque Lehman Brothers en 2008 et la crise mondiale qui s’en est suivie.

La deuxième raison est l’exposition des Banques aux produits dérivés.

Un produit dérivé est un contrat liant deux parties qui s’accordent sur le prix d’un actif sous-jacent durant une période donnée.

https://www.capital.fr/entreprises-marches/produits-derives-1331983

Les produits dérivés sont très utiles pour les grosses entreprises qui achètent des matières premières. L’objectif de ces entreprises étant de s’exposer le moins possible aux risques, elles préféreront commander et acheter des produits pour un montant donné et convenu sur toute une période plutôt que de prendre le risque d’une montée des prix et de payer plus cher. C’est une sorte de blocage des prix, convenu par l’acheteur et le vendeur entre autres avec un intermédiaire assurant les garanties.

Les intermédiaires sont les Banques.

Et BNP Paribas n’a pas moins de 25 000 milliards d’euros de produits dérivés. Soit quasiment l’équivalent de la dette américaine qui est de l’ordre de 30 000 milliards de dollars.

Comme l’explique J.P Chevallier, en temps normal, les produits dérivés s’annulent. C’est-à-dire que les contrats perdants sont équivalent aux contrats gagnants et les gains comme les pertes s’annulent. Puisque des prix montent et d’autres baissent.

Mais la crise du coronavirus a changé la donne. La majorité (du prix) des matières premières est en train de flamber, ce qui déséquilibre les stratégies liées aux produits dérivés.

Ainsi, lorsqu’on voit les sommes engagées par BNP Paribas par exemple dans les produits dérivés, on ne peut que constater un réel risque sans pour autant pouvoir donner de prévisions précises.

A noter que J.P Chevallier a été condamné en 2013 à 10 000 euros d’amende par l’autorité des Marchés Financiers pour avoir déclaré que si une Banque faisait faillite en France, il serait impossible de retirer de l’argent pendant 5 jours, ce qui serait faux d’après cet article.

https://www.vosgesmatin.fr/economie/2021/05/28/les-retraits-d-argent-suspendus-5-jours-attention-a-cette-fausse-publication-sur-un-tsunami-bancaire

On peut donc remettre en question sa crédibilité concernant son analyse sur les Banques. Le problème c’est qu’il a peut-être raison puisqu’il s’appuie sur les données officielles des Banques. Et si tel est le cas nous sommes à l’aube d’un krach économique sans précédent combiné par une multitude de facteurs comme la crise du coronavirus, la guerre Russie-Ukraine, le surendettement des Etats, l’inflation galopante et le clash entre l’Occident et le reste du monde avec une possible dédollarisation et une perte de vitesse du marché commercial Européen.

Seul l’avenir nous dira si ce scénario est valable ou non.

En attendant, je vous invite à jeter un œil à mon article sur les solutions en cas de crise économique.

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par Anders Noren.

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