Dans le Far West réglementaire actuel des cryptomonnaies, il est facile d’observer des extrêmes d’un côté comme de l’autre dans l’exploitation et l’utilisation des NFTs.
Le dernier exemple en date vient d’Apple, qui a dégainé vite et fort.
1. Les NFTs, oui mais…
C’est la dernière mise à jour de la Roadmap effectuée par Apple le 24 octobre 2022 qui a secoué la cryptosphére et plus particulièrement la NFTsphére. (Mise à jour visible dans son ensemble ICI)
L’article 3.1.1 de cette mise à jour est sans ambiguïté: Les NFTs, OK, mais sous certaines conditions.
Ajout 3.1.1: “Les applications peuvent utiliser l’achat intégré pour vendre et mettre en place des services liés aux jetons non fongibles (NFT), tels que la frappe de tokens, le listing et le transfert. Les applications peuvent permettre aux utilisateurs d’afficher leurs propres NFT, à condition que la propriété NFT ne déverrouille pas les fonctions ou fonctionnalités de l’application. Les applications peuvent permettre aux utilisateurs de parcourir des collections NFT appartenant à d’autres, à condition que les applications ne puissent pas inclure de boutons, de liens externes ou d’autres appels à l’action qui dirigent les clients vers des mécanismes d’achat autres que l’achat intégré.”
En clair, toutes les applications de l’App Store, doivent se plier à cette règle. Surtout celles utilisant des NFTs, puisque celles ci n’ont désormais plus le choix que de proposer des achats intégrés liés à des NFTs inutiles seulement, puisque les NFTs ne doivent pas déverrouiller des fonctions ou fonctionnalités de l’application en question.
En clair, à mort les jeux mobiles Play to Earn, dont les utilisateurs du web 3.0 sont si friands, à mort les applications mobiles qui voulaient proposer des systèmes de Metaverses ou d’utilité via leurs NFTs sur l’App Store.
En clair, tous les iPhones et iPad sont destinés à ne proposer que des applications NFTs inertes avec des NFTs du type artistique.
La grande question est donc de savoir ce qui va arriver aux applications mobiles NFTs fonctionnant déjà sur l’App Store avec un système d’utilité. Par exemple Sorare, ou encore VEVE sont parmi les plus célèbres applications qui rentrent désormais en contradiction avec la règle 3.1.1 de la mise à jour sur l’App Store, vont elles être supprimées ? Taxées de façon indécentes ?
Seul l’avenir nous le dira, ainsi que la direction d’Apple.
2. La taxe de 30%
Un malheur n’arrive jamais seul, car Apple ne s’est pas cantonné à la seule limitation du potentiel des NFTs sur ses applications, l’entreprise à également annoncé avant la règle de l’article 3.1.1 une taxe de 30% sur les ventes de NFTs, ce qui a provoqué un véritable scandale dans le milieu du Web 3.0.
On comprend mieux désormais la dernière partie de l’article 3.1.1 stipulant que les applications de l’App Store ne devront pas rediriger vers un site externe de vente de NFTs.
“Les applications peuvent permettre aux utilisateurs de parcourir des collections NFT appartenant à d’autres, à condition que les applications ne puissent pas inclure de boutons, de liens externes ou d’autres appels à l’action qui dirigent les clients vers des mécanismes d’achat autres que l’achat intégré.”
3. Et les autres entreprises du numérique, quelles sont leurs positions vis à vis du Web 3.0 ?
L’entreprise la plus célèbre du numérique, engagée dans le Web 3.0, n’est autre que Facebook qui a récemment changé son nom en Meta et tournée son chiffre d’affaires vers la construction d’un Metaverse universel.
Mais si l’objectif peut paraître louable à première vue, si l’on se réfère au développement du Web 3.0, il l’est nettement moins lorsque l’on se penche d’un peu plus prés sur l’univers en pleine construction de Meta.
Car, si l’on est déjà choqué par les 30% de taxes prélevés par Apple sur les ventes de NFTs dans l’App Store, ce n’est rien comparé aux 45% annoncés par Meta et qui seront prélevés sur les créateurs de NFTs et les utilisateurs. De plus, l’entreprise a également annoncé que d’autres taxes pourraient se rajouter dans le temps à son Metaverse.
On peut donc se demander si plus une entreprise est grosse et plus elle est destinée à taxer et limiter les potentiels du Web 3.0… qu’elles mêmes tentent de construire à travers leurs services existants ou en développant d’autres services spécifiques.
Tout cela dans l’objectif de se faire des profits, mais est ce la seule raison ?
Conclusion:
Il semble que nous assistions, entre la loi MiCA et TRF (vous pouvez voir mon article à ce propos ICI si vous voulez en savoir plus) d’une part, et les restrictions des Méga corporations d’une autre part, à une véritable lutte pour la prise de pouvoir et le contrôle des technologies liées au Web 3.0.
Les Méga corporations font tout ce qu’elles peuvent pour asseoir leur domination sur ce marché en bridant leur potentiel d’une part, de peur qu’il leur échappe ou pour satisfaire les lois en vigueur émises par les gouvernements, et en monopolisant le marché d’une autre part en prenant en otage les utilisateurs et les développeurs des applications de NFTs en les forçant à rester sur leurs services tout en les taxant de façon démesurée.
De plus, ce système de taxes semble être une enchère de la part des Méga corporations pour se faire la concurrence entre elles comme l’indique Marck Zuckerberg, le patron de Meta.
Apple et Meta se tirent donc dans les pattes, et ce ne sont pas les seuls. Elon Musk, le patron de Tesla a lui aussi critiqué la taxe de 30% de Apple.
Le problème, c’est que ce sont les utilisateurs et le développeurs qui payent le prix fort de cette guerre commerciale sur font de Metaverses, NFTs et Web 3.0.
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