Alors que les rumeurs allaient bon train ces dernières semaines sur la mauvaise santé financière du Crédit Suisse, même les analystes les plus pessimistes étaient en réalité loin du compte.
1) Les annonces du 27 octobre 2022
Pour faire face aux rumeurs persistantes, la banque avait annoncé qu’elle dévoilerait ses résultats en même temps qu’un plan stratégique censé rassurer les investisseurs et insuffler de nouveau la bonne dynamique au Crédit Suisse.
Car, outre les rumeurs sur ses pertes records, le Crédit Suisse fait également face à une vague d’événements qui nuit à sa réputation et qui sont bien établis eux :
- 2020: Affaire d’espionnage et démission du directeur général du Crédit Suisse, Tidjane Thiam
- 2021 : Pertes colossales en lien avec les affaires de faillite et de fraudes des entreprises Archegos (Pertes estimées à 5 milliards de dollars par le Crédit Suisse) et Greensill Capital (Pertes de 10 milliards de dollars).
- 2021: Amendes et accusations (Mozambique: 475 millions de dollars pour fraude électronique, accusation par le Ministère de la Confédération de liens avec les trafics de stupéfiant et le blanchiment d’argent)
- 2022: Fuite massive des données et démission de Antonio Horta-Osorio, le Président du Crédit Suisse pour non respect des règles de confinement Covid.
Les déboires de la banque ne s’arrêtent pas là. Ceci n’est qu’un échantillon sur une durée de 3 ans.
Ainsi, autant dire que l’annonce du 27 octobre était très attendue dans le monde économique. Pourtant malgré le chaos ambiant, le résultat dévoilé a été si catastrophique que ce fut la douche froide pour tout le monde. 4 milliards de pertes au lieu des 413 millions estimés initialement par les analystes en moyenne.
2) Le plan pour redresser la barre
La première action est de supprimer 9000 postes d’ici 2025, dont 2700 pour 2022.
La politique de redressement est aussi axée sur la transformation de la banque qui coutera prés de 3 milliards d’euros au Crédit Suisse et viendront s’ajouter à la pile de dettes déjà bien haute. Cette transformation visera surtout la banque d’investissement, une section au sein du Crédit Suisse qui est à elle seule responsable en grande partie de la situation avec 1,6 milliards d’euros de pertes. Cette section sera donc, à l’avenir, mieux centrée sur la gestion d’actifs.
En plus de cette transformation, le Crédit Suisse compte également augmenter son capital de 4 milliards d’euros grâce ç la banque nationale saoudienne qui va injecter 1,5 milliards d’euros En clair, il y aura plus d’actions disponibles du Crédit Suisse.
Seul le temps dira si ces mesures suffiront à arrêter l’hémorragie.
3. Une banque “Too Big To Fail”
Il est néanmoins nécessaire de rappeler que le Crédit Suisse fait parti des banques classées “Too Big To Fail”, c’est à dire trop grosses pour qu’on les laisse faire faillite. Car si cela devait arriver, les conséquences seraient telles, que le monde devrait faire face à un nouveau choc “Lehman Brother”, qui a conduit à la crise économique mondiale de 2008.
Ainsi, même si le Crédit Suisse venait à faire faillite, le gouvernement Suisse n’aurait probablement pas d’autres choix que de sauver l’entreprise afin d’éviter que le virus de la faillite ne se propage aux autres banques que ce soit en Suisse ou à travers le monde.
Pour plus d’informations sur les solutions à adopter en cas de crise bancaire systémique, que ce soit à l’échelle de la France (gouvernement) ou à l’échelle d’un particulier, vous pouvez lire l’article ci dessous :