Le feuilleton Crédit Suisse n’en finit pas. En effet, la banque n°2 de Suisse a annoncé pour le quatrième trimestre, en anticipation, une perte de plus de 1,5 milliards d’euros, alors qu’elle avait déjà fait d’énormes vagues avec une perte de 4 milliards d’euros au troisième trimestre 2022
1) Malgré le plan de sauvetage annoncé fin octobre, le navire continue de prendre l’eau
Ainsi, il s’avère que les résultats catastrophiques du troisième trimestre aient faits beaucoup de dégâts à la banque. Malgré le plan de relance stratégique émis par la direction du Crédit Suisse (voir article : https://cryptoforce.fr), celle ci ne semble avoir convaincu ni les actionnaires ni les clients, puisque les actions de la Banque ont atteint un nouveau record vers le bas ce mardi 29 novembre 2022 en passant sous la barre des 3 francs suisse, c’est à dire 3,05 euros, pour la première fois en plus de 20 ans, comme le montre le graphique ci dessous.

Source: https://www.google.com/finance
En plus de la perte de confiance évidente des actionnaires, un autre phénomène beaucoup plus inquiétant affecte la banque: la fuite de ses clients qui retirent leurs capitaux en masse au sein de la division gestion de fortune. En effet, au sein de cette division de la banque, qui gère les fonds de ses plus riches clients, ce sont pas moins de 10% des capitaux initiaux qui ont été retiré des mains du Crédit Suisse en seulement quelques semaines depuis l’annonce des 4 milliards de pertes au troisième trimestre 2022.
Cette sortie de capitaux a eu un tel impact que la banque a été obligée d’utiliser ses réserves de liquidités pour combler les trous dans la raquette.
2) Un scénario à la FTX ?
Cette fuite de clients chez la banque Suisse n’est pas sans rappeler le cas très récent de FTX, l’Exchange crypto, qui a vécu un phénomène identique ayant conduit à sa faillite en seulement quelques jours.
Pour rappel, suite à des rumeurs de problèmes de liquidités lancées par son concurrent Binance, FTX a perdu 6 milliards de dollars en quelques jours alors que ses clients retiraient leurs fonds en masse. Cette perte a conduit FTX à révéler qu’elle n’avait pas assez de liquidités pour encaisser le choc et à fermer le rideau. Tout cela en l’espace d’une semaine.
Pour faire l’analogie avec le Crédit Suisse, il est intéressant de noter que sur le plan des liquidités, la banque tient bon en comparaison de FTX, car malgré la fuite de certains clients fortunés, elle ne semble pas avoir eu de problèmes de liquidités.
Cependant, cela pourra t-il se maintenir si les clients continuent de fuir la banque? Pas sûr.
3) Le problème évident des intermédiaires centralisés
Que ce soit FTX ou le Crédit Suisse, une banque crypto ou une banque en monnaies fiats, les problématiques majeures semblent être les mêmes: en cas de perte de confiance et en cas de pertes de liquidités, c’est la catastrophe pour ces entreprises et pour les investisseurs et clients qui leur avaient accordé leur confiance pour veiller sur leurs fonds.
Ainsi, rien que les cas FTX et Lehman Brothers, rappellent encore une fois que les systèmes centralisés ne sont pas infaillibles, loin de là et peuvent même entraîner de graves problèmes économiques à l’échelle mondiale en cas de faillite. FTX a participé à faire chuter l’ensemble du marché crypto en 2022 et la banque Lehman Brothers, dans sa chute, a entraîné l’une des pires crises économiques mondiales en 2008.
C’est ainsi, que l’avenir semble de plus en plus tourné vers l’économie décentralisée, quel que soit le domaine économique : crypto ou monnaie fiat. Si pour les monnaies fiats et le système de valeur traditionnel, il n’existe pas encore de moyens universels décentralisés autre que les lingots d’or et d’argent à garder chez vous, pour les cryptos, il existe une technologie émergente décentralisée et numérique qui permet de garder vos cryptomonnaies en lieu sur et sans avoir à traiter avec un intermédiaire.
Ces moyens technologiques sont les clés Ledger et Trezor. (Voir article ci dessous pour en savoir plus).
Si ces clés se contentaient jusqu’à aujourd’hui de seulement stocker vos cryptomonnaies hors des plateformes centralisées, à l’avenir elles permettront également de payer via une carte bancaire rattachée à ces clés. Du moins c’est ce que planifie déjà Ledger qui semble vouloir prendre une mesure d’avance par rapport à son concurrent Trezor.
En effet, Ledger vient d’annoncer l’arrivée de sa carte bancaire VISA :

Source: https://www.ledger.com

Source: https://www.ledger.com
Ledger annonce donc une carte VISA qui sera compatible avec 50 millions de commerçants et boutiques en ligne à travers le monde. Cela vous permettra de ne pas avoir à passer par des intermédiaires comme les Exchanges cryptos du style Binance, Kucoin, etc…
A l’aide du logiciel de Ledger installé sur votre ordinateur (Ledger Live) vous pourrez donc manager votre compte crypto de façon totalement décentralisée et de la même manière que n’importe quel compte bancaire ou plateforme Exchange crypto. Ainsi, lorsque vous irez dans un magasin et que vous utiliserez cette carte Ledger, vos cryptos seront converties au dernier moment en monnaie fiat, ce qui évitera d’avoir à gérer la partie logistique du transfert de cryptos vers une plateforme Exchange pour les convertir ensuite.
De plus, selon Ledger, des emprunts pourront être également effectuer via cette carte et vous pourrez même utiliser votre compte Ledger comme référence (dépôts des salaires dans un premier temps). Mais on imagine très bien que dans un avenir proche, toutes les dépenses de la vie courante automatisées (assurances, loyers, électricité, etc…) pourront peut être directement être prélevées sur le compte Ledger de vos clés décentralisées.
Enfin, selon Ledger, cette carte bancaire VISA ne nécessitera pas de frais de tenue de compte comme les banques normales, elle prélèvera à la place un pourcentage de 2% sur les transactions via la carte bancaire. Cependant, ces fees seront compensées par les cashbacks effectués à chaque achat.
Conclusion:
Il semble que les systèmes centralisés, qu’ils soient cryptos ou bancaires, aient montré leurs limites. L’avenir se tournera donc peut être vers les technologies comme Ledger et Trezor qui permettent à leurs utilisateurs de gérer leurs cryptos à 100% sans passer par un intermédiaire centralisé, puisque ce seront les clés qui feront office de banque ou de plateforme Exchange. Désormais, il reste à voir comment le grand public va réagir à l’émergence de ces nouvelles technologies et surtout comment vont se comporter les gouvernements et les banques centrales face à cette nouvelle menace.
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