La Banque centrale européenne augmente pour la cinquième fois ses taux directeurs en 6 mois, du jamais vu !

En février, les 3 banques centrales (FED, BoE et BCE) ont augmenté leurs taux directeurs en même temps.

Pourquoi remonter les taux directeurs ?

Dans un contexte de crise inflationniste majeure à l’échelle mondiale, tous les gouvernements et banques centrales essayent d’enrayer la problématique de l’inflation.

Pour cela, l’un des seuls leviers d’actions est la relève des taux directeurs des banques centrales. Source: https://fr.euronews.com

Les taux directeurs sont en pratique les taux d’emprunts d’argent que fixent les banques centrales à tous ceux qui leur emprunte des liquidités, en particulier les banques privées. Avec la relève des taux directeurs des banques centrales, ce mécanisme se répercute sur les banques privées qui doivent à leur tour relever leurs taux d’emprunts vis à vis de leurs clients.

Les citoyens qui voient leurs taux d’emprunts plus élevés auront moins la tentation de prendre un crédit pour acheter une maison ou consommer au quotidien. Le résultat est donc une baisse générale des emprunts de la part des particuliers mais aussi des entreprises. Cette baisse des emprunts conduit à une baisse des investissements dans l’économie et donc une baisse de capitaux en circulation au sein des zones concernées par la politique monétaire des banques centrales ayant relevées leurs taux directeurs.

L’objectif final est de réduire la pression sur les achats de manière générale et de mieux équilibrer le rapport entre l’offre et la demande sur le marché afin de faire baisser l’inflation. Car si moins de demande et plus d’offre, alors les prix baissent.

Une hausse ordinaire mais dans un laps de temps record

C’est la cinquième hausse de la BCE en l’espace de 6 mois. Ce qui représente un record absolu et en dit bien long sur la crise que nous traversons.


En effet, en 2000, le taux de prêt marginal a atteint les 5,75% contre 3,25% en février 2023. Nous sommes donc encore loin des records en terme de hausse des taux.

Cependant, c’est la première fois que les taux subissent autant de relèves dans un délai aussi court.

Par exemple, durant la crise des années 2000, les taux ont été relevé 7 fois en l’espace d’une année et seulement de 2,25%.

De même entre 2005 et 2008, les taux ont été relevé 9 fois sur 2 ans.

En 2022-2023, nous observons déjà 5 hausses des taux en l’espace de 6 mois pour 3%.

Sur les 30 dernières années, jamais nous n’avions relevé les taux aussi verticalement que nous le faisons désormais, et ce n’est pas fini puisque de nouvelles hausses des taux ont déjà été annoncé pour mars. Selon la BCE, cette nouvelle sixième hausse devrait avoir lieu le 16 mars pour un montant de 0,5%.

Cette situation est la même pour les américains avec la FED et les britanniques avec la BoE qui ont relevé de façon spectaculaire leurs taux directeurs.

Le revers potentiel de ces hausses

Cette politique monétaire qui se représente comme l’épée céleste ayant pour rôle de lutter contre le mal de l’inflation a un double tranchant qui peut se retourner contre son propriétaire.

Car, une reléve massive des taux d’emprunts n’est pas sans danger pour l’économie si elle n’est pas maîtrisée avec soins.

Car si cet outil permet de diminuer l’inflation, il amène inévitablement par la même occasion à un ralentissement voir un recul de l’économie dans les pays concernés par cette politique monétaire.

Par le passé, les pays qui ont recouru à ce genre de politique ce sont souvent retrouvés après le pic de l’inflation avec une récession sur les bras, c’est à dire une chute de l’activité économique produite sur 2 trimestres consécutifs, autrement dit une chute du PIB durant 6 mois.

Et une récession est une situation qui peut se révéler bien pire que l’inflation : augmentation du chômage, fermeture des entreprises et donc chute de la production qui amène à une baisse de produits disponibles dans les supermarchés. Ce qui amènerait finalement à un nouveau déséquilibre entre l’offre et la demande avec une demande plus forte que l’offre et donc des prix plus chers. Autrement dit, la récession peut amener à une nouvelle vague d’inflation. Source: https://www.banquemondiale.org

Conclusion:

Ainsi, la politique monétaire de hausse des taux directeurs peut être un remède bien pire que le mal. Et lorsque l’on observe que certaines institutions expertes de la finance comme le FMI ou Blackrock anticipent déjà une récession en 2023 alors que la hausse des taux est encore en cours et que l’on ne voit même pas la lumière au bout du tunnel, cela ne présage rien de bon pour l’économie mondiale mais surtout européenne en 2023. Source: https://www.lesechos.fr et https://fr.businessam.be

Car si la crise inflationniste est mondiale, il ne faut pas oublier qu’à cela s’ajoute la crise énergétique dans la zone européenne et qui vient s’accumuler à toutes les complications économiques déjà en vigueur en zone euro.

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par Anders Noren.

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