Après les déboires du Crédit Suisse, c’est désormais la banque centrale de Suisse qui est en difficulté avec une perte de 133 milliards d’euros sur l’année 2022.
Un triste record qui a des conséquences !
C’est une première pour la banque centrale suisse qui a annoncé la mauvaise nouvelle ce 6 mars 2023 dans le communiqué ci présent. https://www.snb.ch
Dans son communiqué, on peut lire que ce sont les positions en monnaies étrangères qui sont en majorité responsables de la situation catastrophique de la BNS (132 milliards d’euros environ). En décortiquant ces placements en monnaies, on découvre que la BNS s’est exposée à une longue liste de monnaies étrangères, voir la liste ci dessous de ces principales monnaies :

Le pire c’est que ces mêmes positions avaient à l’inverse rapportées à la BNS 26 milliards d’euros en 2021.
Ces pertes s’expliquent par :
- La chute du dollar de 7% ces derniers mois après un bull run trop fort de prés de 14% nécessitant une correction. Source: https://www.lesechos.fr
- La chute de l’euro face au dollar de prés de 10% depuis le début de la guerre Russie Ukraine. Source: https://www.vie-publique.fr
- La chute du Yen de prés de 15% par rapport au dollar ces derniers mois. Source: https://www.capital.fr
- La chute de la livre sterling à un niveau jamais atteint en 100 ans. Source : https://www.lemonde.fr
- La chute du dollar Canadien d’environ 8% par rapport au dollar américain depuis début 2022. Source: https://www.lapresse.ca
La chute des monnaies est globale et unilatérale ces derniers mois. Les positions de la banque centrale suisse en ont donc souffert.
A l’inverse, le stock d’or de la BNS lui a rapporté 0,4 milliards de francs suisses peut on lire dans le communiqué.
En raison de ces pertes, la banque centrale suisse a annoncé qu’elle ne pourrait pas verser les dividendes aux actionnaires ni les bénéfices aux cantons et à la confédération (l’équivalent des régions en France). Ce sont les subventions qui seront par la suite touchées dans un effet de boule de neige dans toute la Suisse.
La chute du Crédit Suisse continue !
De son côté, la banque numéro 2 de suisse a fait son bilan et annoncée une perte de 7,3 milliards en 2022 avec une fuite des liquidités de clients de 110 milliards. Source: https://www.letemps.ch
Autre nouvelle inquiétante, la banque a perdu l’un de ses premiers actionnaires, Harris Associates, qui a décidé de vendre l’intégralité de ses actions du Crédit Suisse alors que le cours de ces mêmes actions sont au plus bas.

Pour le Crédit Suisse, cela se vit comme un coup de tonnerre car Harris Associates était aussi le plus gros actionnaire avec 10,05% des parts de la banque en fin d’année 2022. Source: https://www.lefigaro.fr
La raison principale de ce départ selon Harris Associates : Les couts sous-estimés de la restructuration du Crédit Suisse.
Dans le même temps, cette restructuration est financée en grande partie par la banque nationale saoudienne qui a pris 9,9% des parts de la société.
Selon le Crédit Suisse, la situation ne devrait pas s’améliorer en 2023 en raison de la restructuration. Il faudra attendre au moins 2024 avant d’obtenir les premiers résultats. Pour cela, la banque compte sur sa dernière acquisition en date : The Klein Group (MK & C) pour 175 millions de dollars et qui sera renommé CS First Boston au sein du Crédit Suisse. Ce nouveau groupe d’investissements a l’avantage d’avoir toujours été en résultats positifs nets depuis sa création.
Conclusion :
L’état des banques suisses et surtout de la banque centrale montre bien que le plus grand danger économique de ne vient pas de la guerre Russie Ukraine en tant que tel ni des conséquences post covid mais bien de la chute de la valeur des monnaies fiduciaires. Si la banque Suisse a fait part de sa situation, il est important de rappeler que toutes les banques centrales dans le monde sont exposées à des monnaies étrangères de façon variable entre elles. Si la chute des monnaies officielles continue, les banques centrales pourront à terme se retrouver en danger et entraîner avec elle tout le système économique mondial dans son ensemble.
De même pour le Crédit Suisse qui fait partie des banques Too Big To Fail, c’est à dire que l’on ne peut pas laisser faire faillite si l’on veut éviter une crise équivalente à celle de 2008 lors de la chute de la banque Lehmann Brothers qui avait à l’époque suffit à créer un tsunami financier mondial dans un effet domino spectaculaire.
Il faut donc espérer que la restructuration du Crédit Suisse donne des résultats positifs et que la chute des monnaies fiduciaires soit enrayée dans un premier temps puis inversée.
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