Selon les Etats Unis, ce serait les ukrainiens qui auraient sabotés les gazoducs Nord Stream !

Le 26 septembre 2022, un sabotage a conduit à la destruction des gazoducs Nord Stream qui reliaient la Russie et l’Allemagne.

Le résultat a été une série de débats, conjectures et crises diplomatiques entre l’occident et la Russie.

Tout le monde a été accusé dans un premier temps : La Russie qui aurait eu l’avantage de justifier la coupure de ses arrivées de gaz vers l’UE, les Etats Unis qui auraient eu l’avantage de semer encore plus le trouble contre les finances de la Russie même si au passage cela impliquait de sacrifier ses alliés européens. Même les britanniques ont été soupçonnés et pointés du doigt par la Russie.

Pendant ce temps, personne ne parlait des ukrainiens !

C’est le New York Times qui a lâché la petite bombe au milieu de la grande.

Source: https://www.nytimes.com

Selon l’article du New York Times, les services secrets américains accuseraient un groupe pro ukrainien d’avoir perpétré ces actes de sabotage à travers une entreprise privée ukrainienne.

Le petit groupe de saboteurs aurait été constitué de 6 personnes qui auraient, à l’aide d’un petit navire loué, rejoint la zone des gazoducs en partant d’un port allemand. Qui que soient ces personnes, ils étaient forcément des professionnels capables de manipuler des explosifs tout en plongeant à plus de 70 mètres sous l’eau. Le bateau retrouvé comportait des traces d’explosifs et n’avait pas été nettoyé.

On imagine donc bien mal une simple organisation terroriste ou une petite entreprise derriére cette opération.

Selon ces mêmes services secrets américains, aucune preuve ne permettrait d’indiquer que le gouvernement ukrainien et son président Volodymyr Zelensky soient impliqués dans cette affaire.

Ces derniers démentent d’ailleurs de façon véhémente toutes les accusations qui se portent contre l’Ukraine.

La confusion la plus totale

Cette accusation des services secrets américains à l’encontre des ukrainiens est d’autant plus surprenante que début février, un journaliste d’investigation américain, Seymour Hersh, annonçait qu’au contraire, c’était les américains ainsi que la Norvège qui étaient derriére le sabotage.

Selon ce journaliste détenteur du prix Pulitzer, les Etats Unis, avec l’accord de Joe Biden lui même, auraient installés les explosifs sur les gazoducs en juin 2022 lors des exercices menés par l’OTAN en mer baltique avec l’aide des Norvégiens. Par la suite, pour détourner les soupçons, selon ce journaliste, ce serait un Boeing P8 de la marine Norvégienne qui aurait lancé des dispositifs sonar au dessus des gazoducs pour déclencher les bombes à distance.

Source: https://www.latribune.fr

Seymour Hersh a été extrêmement critiqué sur cet article car il n’avait pas de réelles preuves à fournir. A tel point que tous les médias mainstream en occident ont décidé de bannir son article et de descendre en flèche l’ancien prix Pulitzer. Source: https://countercurrents.org

Cette façon de faire est dérangeante lorsque l’on constate que le New York Times a fait, 1 mois plus tard, exactement la même chose que Seymour Hersh, c’est à dire balancer une information explosive sans preuves concrètes si ce n’est des sources au sein des services de renseignement américains.

Le seule différence, c’est que cette fois les accusations se portent contre l’Ukraine et non contre les Etats unis. Ouf, dans ce cas tout va bien, personne ne s’offusque du manque de preuves dans ces déclarations.

Les plus grands gagnants dans cette affaire

Aujourd’hui, ce sont les Etats Unis et la Norvège qui profitent le plus du sabotage des gazoducs Nord Stream.

Source: https://www.euractiv.fr

La Norvège a multiplié ses exportations énergétiques par 3 tout comme ses revenus. Source: https://fr.euronews.com

Selon Euronews, l’excédent budgétaire de la Norvège s’élève à 104 milliards d’euros en 2023. Sur ces 104 milliards, la Norvège a donné 1% des recettes à l’Ukraine pour la soutenir dans son effort de guerre.

De leur côté les Etats Unis ont littéralement fait exploser tous les records au niveau de leurs exportations énergétiques puisqu’ils ont fourni en 2022, 42% de la demande totale de GNL (gaz liquéfié) de la part de l’Europe. Ce qui représente une augmentation de 66% par rapport à 2021. Source: https://www.euractiv.fr et https://www.capital.fr

Au même moment, l’administration de Biden compte mettre en place des super taxes sur les entreprises énergétiques américaines qui font des bénéfices records. Source: https://www.lesechos.fr

Ainsi, les gouvernements norvégiens et américains s’en mettent plein les poches.

Conclusion :

Personne ne connait encore le fin mot de l’histoire au sujet du sabotage des gazoducs Nord Stream.

Cependant, comme dans tous les crimes, il suffit généralement de se demander à qui cela profite le plus pour généralement trouver les coupables.

En attendant d’obtenir de nouvelles déclarations et, espérons, des preuves, de la part des accusateurs, il est dommage de constater que la guerre de communication semble de plus en plus ancrée en occident.

Le lynchage médiatique du journaliste Seymour Hersh en est la preuve par contraste avec le même genre de propos tenus par le New York Times. La seule différence est l’entité sur laquelle se portent les accusations. Car que ce soit le journaliste d’investigation ou le New York Times, aucun n’avance de véritables preuves et pourtant le New York Times n’est pas inquiété de son côté.

Il est donc évident que la liberté d’expression dans les pays démocratiques se fait progressivement à sens unique.

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par Anders Noren.

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