Le système bancaire au bord de la déroute aux Etats Unis, que faire si cela se propage en France !?

Le week-end, les bourses sont fermées aux Etats Unis. L’effet dévastateur de la faillite de la banque s’est donc résorbé de lui même durant le week-end.

Mais lorsque les marchés boursiers ont rouvert ce lundi 13 mars 2023, la panique a été sans précédent au point que les autorités financières aux Etats Unis ont décidé de mettre en pause de nombreuses valeurs boursières comme le montre le tweet ci dessous :

Source: GoodVal(ue) Twitter

De plus, les actions bancaires aux Etats Unis sont en train de s’effondrer littéralement à un point jamais vu !

Source: The Kobeissi Letter

Le risque systémique bancaire est donc de plus en plus probable si la chute des actions bancaires continue aux Etats Unis.

Dans ce cas, si le gouvernement n’arrive pas à rétablir la situation, les Etats Unis feront face à une crise bancaire, peut être encore pire que celle de 2008.

A ce moment, la question ne sera pas de savoir si la chute des banques américaines se répercutera sur les banques européennes et françaises mais plutôt à quel moment elle les atteindra.

Au moment ou j’écris cet article, BNP Paribas a perdu 13,62% sur les 5 derniers jours :


Et la Société Générale 12,76% :


Si la chute des actions boursières continue, cela signifie que les investisseurs et traders ont totalement perdu confiance dans ces banques, sont en panique et vendent en masse les actions boursières des banques américaines régionales.

L’étape suivante est donc la panique des clients des banques et le retrait en masse des liquidités.

Si ce scénario se réalise nous ferons alors face à une série de bank run et de banqueroute sans précédent aux Etats unis au point de balayer le système bancaire. Par contagion, nos banques européennes et françaises pourront subir le même effet.

Sauver une banque “Too big to fail”, les solutions adoptées par l’UE et la France ?

Pour rappel, pour le moment ce ne sont que les banques régionales de moyenne envergure qui sont touchées.

Le système sera véritablement mis en danger qu’à partir du moment ou les banques “Too Big To Fail”, c’est à dire “trop grosse pour faire faillite” seront impactées. Car si une banque de ce calibre fait faillite, c’est quasiment l’assurance d’un effondrement du système bancaire mondial.

Ce terme signifie donc que les gouvernements ne doivent pas laisser une banque “Too Big To Fail” faire faillite au risque de créer une crise économique financière semblable à celle de 2008 avec la chute de la banque Lehman Brothers.

Ainsi, automatiquement, les gouvernements viendront au secours de ce genre de banques.

Cependant, penser qu’il n’y aura aucune conséquence dans le sauvetage d’une banque de ce genre n’est pas envisageable. Car quelqu’un doit bien payer la facture et si ce sont les gouvernements, cela signifie tout simplement que ce sont les budgets des dettes publics qui absorberont la catastrophe.

C’est pour cela que l’Union Européenne a mis en place une directive en obligeant les Etats membre de l’UE à protéger, à partir de 2010, les comptes bancaires de leurs citoyens à hauteur de 100 000 euros tout en réduisant les délais de remboursement des fonds perdus en cas de faillite d’une banque à 20 jours ouvrables à partir du constat de l’insolvabilité d’un établissement bancaire.

En France, grâce à la loi de 1999, sous Jacques Chirac, les comptes bancaires français étaient déjà couverts jusqu’à 70 000 euros par le FGDR (le fond de garantie de dépôts) https://www.economie.gouv.fr et, en cas de faillites systémique du domaine bancaire en France, c’est l’Etat qui devait prendre le relais et rembourser les citoyens.

C’est en 2010, sous la directive européenne que le FGDR a revu ses montants de remboursement à la hause de 70 000 à 100 000 euros.

Ainsi, à partir de 2010, si une banque devait faire faillite en France, le protocole serait le suivant :

  • Ce sont les actionnaires et plus gros créanciers qui devraient mettre la main à la poche dans un premier temps.
  • Puis vient le tour du FGDR de prendre le relais et de rembourser chaque compte de la banque ayant fait faillite à hauteur de 100 000 euros. Tous les montants supérieurs à 100 000 euros seraient ponctionnés par la banque afin de la renflouer.
  • Enfin, si le FGDR ne suffirait pas, c’est l’Etat français qui, à son tour, prendrait le relais.

Malheureusement, depuis une nouvelle loi européenne survenue le premier janvier 2016, l’Etat n’est plus tenu de rembourser les comptes bancaires des français ayant subi la chute de leur banque.

Depuis 2016, le protocole en cas de faillite d’une banque est donc le suivant :

  • Ce sont les actionnaires et plus gros créanciers qui devraient mettre la main à la poche dans un premier temps.
  • Puis vient le tour du FGDR de prendre le relais et de rembourser chaque compte de la banque ayant fait faillite à hauteur de 100 000 euros. Tous les montants supérieurs à 100 000 euros seraient ponctionnés par la banque afin de la renflouer.

Source: https://fr.wikipedia.org

Une solution très loin d’être infaillible à l’échelle national

Le FGDR est estimé à 6,1 milliards d’euros. Il ne peut donc garantir que 61 000 comptes bancaires en France. Or, la population française en 2022, selon l’INSEE, est estimée à 67 813 396 d’habitants.

Source: https://www.insee.fr

Il est donc évident que la solution que consiste le FGDR est extrêmement limitée et qu’elle ne peut que garantir qu’une petite part en cas de crise d’une banque comme l’atteste les chiffres ci dessous :


Comme on peut le constater, le Crédit Mutuel possède 31 500 000 clients. SI l’on prend une moyenne de 10 000 euros par client sur un compte en banque, le FGDR devrait rembourser en cas de faillite du Crédit Mutuel plus de 310 500 000 000 d’euros… Ce qui équivaudrait à quasiment 10% de la dette publique française (presque 3000 milliards d’euros). Et cela pour seulement une banque.

Au vu de ces conditions, il aurait été indispensable de garder le recours à l’Etat en cas de faillite systémique pour rembourser les comptes bancaires des français. Bien évidemment, cette mesure a été supprimée en 2016. Si cette mesure parait révoltante au premier abord, on peut en réalité la comprendre.

Car en cas de faillite systémique du système bancaire, si l’on se base sur un compte bancaire moyen de 10 000 euros par comptes et si l’on prend le top 10 des banques françaises qui représentent à elles seules 131 725 000 comptes bancaires. La facture finale en cas de faillite systémique serait de… 1310 725 000 000!!! Soit 1310 milliards d’euros et quasiment la moitié de la dette française. Ce qui représenterait une ardoise tout simplement impossible à éponger sans mettre à son tour l’Etat français en banqueroute…

De plus, le FGDR ne prend pas seulement en compte les espèces numériques des français, en plus de la garantie des dépôts, il prend également en compte :

Ainsi, tout porte à croire que le FGDR serait totalement insignifiant en cas de faillite, même d’une seule grosse banque. Bien sûr, peut être que les fonds du FGDR sont bien plus importants que les 6,1 milliards d’euros énoncés et qu’en cas de faillite d’une banque, malgré la mesure de 2016, l’Etat français se sentira obligé de venir à la rescousse des comptes bancaires lésés pour éviter de propager l’épidémie de faillite.

Les mesures à prendre en tant que particulier

Au vu des éléments indiqués précédemment dans cet article, il est évident qu’il ne faut pas placer plus de 100 000 euros sur un compte bancaire. Si vous avez plus de 100 000 euros, vous pouvez prendre plusieurs mesures :

  • Soit ouvrir un autre compte bancaire, ou plusieurs comptes bancaires afin de fractionner votre capital au sein de plusieurs banques et donc de diversifier la localisation de vos capitaux mais aussi d’assurer la sécurité de la totalité de vos avoirs en cas de faillite de toutes les banques dans lesquels vous avez mis votre argent.
  • Diversifier vos capitaux hors du système bancaire avec parcimonie en investissant dans les métaux précieux (or, argent), les cryptomonnaies (Bitcoin) ou encore les objets de collection, œuvres d’art, immobilier. Cela permettrait d’avoir, en cas de chute du système bancaire, un partie de votre capital à disposition malgré tout.

Bien sur, les risques sur les cryptomonnaies sont élevés (volatilité extrême, hors régulation) et l’or et l’argent physiques peuvent présenter des risques de pertes (vols, incendies, inondations, etc…). L’investissement le moins risqué à ce jour est l’immobilier mais la aussi il existe malgré tout des risques (squats, incendies, dégradations, réchauffement climatique).

C’est donc à vous de voir comment vous voulez répartir vos capitaux à travers les différents systèmes économique parallèles au système bancaire.

La courbe de l’or au moment de l’écriture de cet article :


De même pour le Bitcoin :


Que ce soit pour l’or ou pour l’argent, au moment ou les actions boursières sont en chute libre, l’or et le Bitcoin prennent de la valeur.

Avertissement: Cryptoforce.fr n’est pas lié aux conseils en investissements et financiers. Merci de faire vos propres recherches et de prendre vos propres responsabilités si vous décidez de prendre des actions suite à la lecture de cet article.

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par Anders Noren.

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