L’Europe est en vente, et voici pourquoi !

Dans cette période de crise inflationniste, il y a les conséquences visibles et invisibles.

Les conséquences visibles sont la montée des prix.

Les conséquences invisibles sont tout ce qui semble abstrait au premier abord comme la hausse des taux directeurs des banques centrales et les changements d’investisseurs dans les dettes des pays en crise. Source: https://www.lemonde.fr

La dette de l’UE à des niveaux records

Au total, la dette des 27 pays membres de l’UE est estimée à 13 000 milliards d’euros au total dont 3000 milliards rien que pour la France. Source: https://www.touteleurope.eu

Et ces dettes sont encore destinées à grossir dans les années à venir en raison des crises économiques, inflationnistes et même énergétiques qui se profilent à l’horizon. Les Etats essayent de résoudre ces crises avec des pansements court termes à coup de chèques et d’aides qui n’apportent rien sur le fond mais qui creusent encore plus les dettes des Etats. Source: https://www.service-public.fr

A cette politique court terme, s’ajoute les erreurs financières au niveau des dépenses de l’UE qui sont estimées à la hausse par la cour des comptes européennes elle même avec un rapport accablant. Source: https://www.eca.europa.eu

Ainsi, les dépenses augmentent tout comme les dettes.

Or, ces dettes sont en majorité octroyées par la Banque Centrale Européenne. Source: https://www.lafinancepourtous.com

L’inflation met fin à la “générosité” de la BCE

L’époque ou la BCE prêtait de l’argent aux Etats Européens est terminée à cause de la crise inflationniste que connait la zone euro.

Avec la stagflation actuelle, c’est à dire la croissance quasi nulle (0,8% en 2023) en période d’inflation (8,5% en 2023 en zone euro), la BCE a décidé plusieurs fois de relever ses taux directeurs depuis l’été 2022 pour essayer d’inverser l’inflation.

Cependant, dans le même temps, cette hausse des taux a provoqué la chute de la valeur des anciennes obligations des Etats, notamment les anciens bons du trésor qui ne font plus le poids par rapport aux nouvelles obligations bien plus attractives pour les investisseurs car adossées à des taux directeurs bien plus élevés.

La BCE, possède désormais un bilan de 8800 milliards d’euros dont 5000 milliards sont des obligations d’Etats et d’entreprises. A cela s’ajoute 2000 milliards d’euros de prêts long terme aux banques. Résultat, à cause de sa propre politique de hausse des taux directeurs, la BCE s’est mise elle même en difficulté au niveau de toutes ses obligations d’Etats et de prêts long termes au point d’être pour la première fois depuis 2004 en bénéfice nul sur l’année 2022.

Déjà en 2021, la situation n’était pas la plus optimale pour la BCE puisque la commissaire européenne des finances alertait sur le fait que 1400 milliards d’euros risquaient de ne jamais être remboursés à cause des potentielles faillites des entreprises en raison de la pandémie. A noter que cette analyse ne prend en compte que les entreprises et non les Etats ainsi que les banques. Source: https://www.latribune.fr

C’est pour cet ensemble de raisons que la BCE s’est retiré en 2023 du financement des dettes des pays membres de l’UE. Source: https://www.lemonde.fr

L’Union Européenne est à vendre

Comme la BCE ne rachète plus les dettes, les pays membres de l’UE cherchent des investisseurs privés pour pouvoir financer les 550 milliards d’euros de nouvelles dettes en 2023, ce qui est déjà 3 fois plus qu’en 2022. Et ce sont l’Allemagne et la France qui sont les plus en demande de financement de dette. 155 milliards pour l’Allemagne et 138 milliards pour la France.

Ces chiffre colossaux s’expliquent par :

  • Le budget militaire alloué à l’Ukraine que ce soit par la commission européenne ou par les budgets des pays. (25 milliards d’euros entre 2022 et prévu pour 2023). Source: https://www.consilium.europa.eu
  • Le budget de la transition énergétique à travers le programme NextGenerationEU. Ce programme se finance via une dette de 750 milliards d’euros commune entre les 27 pays de l’UE et qui devra être remboursé d’ici 2058.
  • Le futur programme pour lutter contre la concurrence déloyale américaine (IRA) qui vise à voler les entreprises de l’énergie renouvelable européennes pour les amener sur le sol américain grâce à des subventions de plusieurs milliards de dollars. Un fond européen est donc prévu à travers une nouvelle loi “Pacte Vert Industriel” pour contrer ce plan. Aucun financement n’a encore été mis sur la table mais un endettement massif est à prévoir là aussi si l’UE veut avoir une chance de retenir les entreprises européennes sur son sol.
  • La crise énergétique liée aux sanctions prises contre la Russie a couté en 2022 la bagatelle de 450 milliards d’euros. Source: https://www.lesechos.fr

Une très grosse partie de ces dettes ont déjà été prises en charge par la BCE mais il reste 550 milliards d’euros à financer, également pour des raisons propres à la politique financière de chaque pays.

Conclusion :

Voilà pourquoi la France, par exemple, est en train de mener une politique financière agressive de tous les côtés. Source:

https://www.publicsenat.fr

Sa dette, en raison de la hausse des taux directeurs et le retrait de la BCE est en train de littéralement exploser en terme de quantité mais aussi de qualité car il est à rappeler que le poids d’une dette augmente lorsque les taux augmentent et que le PIB (production de richesse d’un pays) baisse. Source: https://www.insee.fr

Voilà pourquoi, il est évident que lorsque la politique française actuelle met le paquet sur la réforme des retraites, ce n’est pas pour soulager le budget des retraites mais bien pour “essayer” de soulager le poids global de la dette en faisant croire que c’est le budget des retraites qui est en danger.

On peut aussi observer avec ironie que ce sont toujours les mêmes qui doivent faire des efforts : c’est à dire les travailleurs. De plus, dans le même temps, Emmanuel Macron a annoncé une hausse de salaires des enseignants, très bien, sauf que là aussi cette hausse sera ponctionnée sur les travailleurs, voir les enseignants eux mêmes qui seront mieux payés mais qui devront travailler 2 ans de plus pour financer leur propre augmentation.

Il est donc évident qu’au lieu de réformer à tout va le secteur des travailleurs, le gouvernement Macron devrait d’abord réformer la façon dont ils dépensent nos impôts et les recettes de l’Etat. Source: https://www.capital.fr et https://www.lesechos.fr

Laisser un commentaire

par Anders Noren.

Retour en haut ↑

%d blogueurs aiment cette page :