Alors que la France est plongée dans la tourmente de l’augmentation des prix de l’électricité et que les citoyens français sont les premiers à en payer le prix fort, faisons le point sur un scandale qui frise la haute trahison de la part de notre gouvernement.
Le projet Astrid est un projet de construction d’un réacteur nucléaire de quatrième génération.
Ce projet a démarré en 2010 en s’appuyant sur 60 ans de recherches avancées sur le nucléaire. Il a été arrêté en 2019 alors qu’il était extrêmement prometteur pour la branche de l’énergie française.
Un réacteur ASTRID permettrait de rendre le nucléaire aussi facile à exploiter qu’à l’échelle industrielle car il permettrait de réduire la quantité des déchets nucléaires mais également leurs nocivités.
En effet, il faut savoir que les réacteurs actuels, utilisés dans toute la France, sont des réacteurs à eau pressurisée qui utilisent comme combustible la partie fissile de l’uranium 235, c’est à dire seulement 0,7% de l’uranium naturel. C’est pour cette raison que les centrales nucléaires nécessitent beaucoup d’uranium 235 et qu’elles produisent énormément de déchets nucléaires qui posent de nombreux problèmes logistiques, environnementaux, voir de sécurité.
Le projet ASTRID basé sur des réacteurs à neutrons rapides avaient pour objectifs d’utiliser tous les types d’uranium, c’est à dire la partie fissile mais aussi la partie fertile qui représente 99,3% de l’uranium 235.
Vous l’avez compris, les réacteurs ASTRID auraient pu permettre un grand bond en avant en terme d’utilisation et de destruction des déchets nucléaires puisque 100% de l’uranium 235 devenait exploitable. Et avec les stocks en partie fertile de l’uranium présents sur le sol français, autant dire que nous aurions été indépendants pendant des milliers d’années au niveau des ressources nucléaires. Source: https://archive.wikiwix.com
L’abandon du projet, un non sens absolu ?
Selon cet article de Public Sénat qui vise à relancer le débat autour de ce projet (source: https://www.publicsenat.fr), le projet ASTRID a été abandonné en raison de contraintes budgétaires. Pire encore, il est précisé que ce projet n’était pas définitivement abandonné mais que la reprise du projet ne se ferait pas avant au moins la fin du siècle, c’est à dire vers les 2100 ???
Lorsque l’on sait que ce réacteur prototype devait être lancé en 2020, il y a de quoi se poser des questions. Les budgets ne pouvaient pas être refinancés pour quelques années ?? L’enjeu énergétique et l’indépendance énergétique de la France ne valaient pas quelques millions de plus ?? Surtout lorsque l’on sait aujourd’hui que la France et l’Union Européenne n’hésitent pas à injecter des milliards d’euros dans la guerre Russie Ukraine…
Cet abandon est dénoncé par le président de l’Autorité de sûreté du nucléaire lui même qui s’inquiète désormais de la gestion des déchets nucléaires en France. En effet, les piscines actuelles servant d’entrepôts aux déchets nucléaires seront pleines d’ici 2030. Certains rapports parlent même de 2024. Source: https://www.ouest-france.fr
Dans ce contexte, le projet ASTRID répondait donc même à un enjeu de sécurité.
Le gouvernement se justifie
A travers un communiqué de presse, le gouvernement se défend :
“Il n’y a aucune information nouvelle, tempère dans un communiqué le ministère de la Transition écologique et solidaire. Les orientations du gouvernement en matière de politique nucléaire ont été présentées dans le projet de programmation pluriannuelle de l’énergie [PPE] en janvier dernier.” Document public, le rapport de consultation de la PPE estimait en effet à cette époque que le besoin d’un démonstrateur et le déploiement de réacteurs à neutrons rapides n’étaient pas utiles, “au moins jusqu’à la deuxième moitié du XXe siècle” Source: https://www.usinenouvelle.com
En plus de ce rapport (PPE) sans “nouveautés”, le gouvernement justifie l’abondance en uranium. Manque de chances, le Niger vient de couper ses exportations vers la France en uranium. Cependant, on peut leur concéder ce point car l’uranium est effectivement une ressource facile à obtenir dans la mondialisation que nous connaissons.
Par contre, le gouvernement avance également que la priorité de la filière nucléaire va aux réacteurs de troisième génération comme l’EPR de Flamanville qui a 12 ans de retard et engendré 13,2 milliards d’euros de surcouts par rapport au budget initial. Source: https://www.lemonde.fr.
Aucun autre pays au monde n’aurait accepté un tel décalage dans un projet de cette envergure. Le gouvernement s’appuie donc, en partie, sur la farce qu’est devenue l’EPR de Flamanville pour justifier l’abandon du projet ASTRID. Autre problème, la technologie du nucléaire ayant évoluée entre temps, il n’est désormais même plus certain que ces réacteurs de troisième génération soient suffisants pour assurer la compétitivité comme l’a déclaré François de Rugy l’ancien ministre de la Transition écologique et solidaire. Source: https://www.usinenouvelle.com
Enfin, le projet aurait été bien trop cher à développer. Il aurait fallu entre 5 et 10 milliards d’euros pour développer ce projet. Etonnant cette justification, lorsque l’on rappelle que l’EPR de Flamanville a couté bien plus cher… Surtout qu’en 2017, prés d’un milliard d’euros avaient déjà été investis dans le projet ASTRID. Source: https://www.latribune.fr
CONCLUSION :
Dans la même veine que pour la désindustrialisation de la France, il est de plus en plus évident que nos politiques ont mené avec précision une stratégie de déclassement de la France au fur et à mesure des années, détruisant systématiquement tout ce qui aurait pu lui permettre de se détacher sur la scène internationale, politique, économique et même technologique avec le projet ASTRID qui est pourtant devenu un enjeu majeur avec le problème de gestion des déchets radioactifs qui se profile à l’horizon.
La fermeture de ce projet est d’autant plus grave que la France fait désormais face à une crise énergétique et que les ménages français vont observer une augmentation de leurs factures d’électricité entre 2023 et 2024. Source: https://www.lefigaro.fr
Laisser un commentaire