Les objectifs de Polygon
La blockchain Polygon, bien qu’indépendante sur le fond, reste malgré tout rattachée à la Blockchain Ethereum et est donc considérée comme une solution de type Layer 2 à la blockchain Ethereum. Le terme exact que l’on peut attribuer à Polygon est “sidechain”, c’est à dire une blockchain indépendante rattachée à une autre blockchain par le biais de ponts dits “bridge”.
Dans ce contexte, les objectifs de Polygon sont d’améliorer la scalabilité du réseau Ethereum en s’attaquant aux problèmes de vitesse et de couts des transactions mais pas seulement.
La blockchain Polygon veut répondre au problème du trilemme des blockchains comme montré ci dessous.

Car, comme nous le savons déjà, le réseau d’Ethereum est décentralisé, sécurisé mais certainement pas scalable.
Grâce à ce concept, Polygon permet aujourd’hui à de nombreux projets de bénéficier de la scalabilité de Polygon en même temps que la robustesse du réseau d’Ethereum.
Pour aller encore plus loin, l’un des objectifs de Polygon est d’apporter l’interopérabilité des blockchains en partant du réseau Ethereum grâce à l’outil Polygon SDK compatible avec la machine virtuelle d’Ethereum. Le Polygon représente donc un carrefour reliant le réseau Ethereum à tous les autres projets développés à partir de Polygon. Dans ce cas, Polygon entre directement en concurrence avec Polkadot et Cosmos qui revendiquent eux aussi leur volonté de rendre le Web 3.0 interopérable entre les blockchains.
Cependant, le réseau Polygon, malgré le fait qu’il permet aux développeurs de créer des blockchains scalables et interopérables avec le réseau Ethereum reste plus limité en terme de création des blockchains que le réseau Polkadot qui est un Layer 0 et représente donc la fondation des blockchains. Autrement dit, le statut de Layer 2 du réseau Polygon est tout autant un avantage qu’un frein dans le développement des blockchains, notamment dans le domaine de l’intelligence artificielle par exemple.
Les blockchains supportées par Polygon
Le réseau Polygon a la particularité de prendre en charge 2 types de réseaux compatibles avec Ethereum :
- Les stand alone chains. (Layer 1)
- Les secured chains. (Layer 2)
Les stand alone chains sont des chaînes autonomes et donc de type Layer 1. Aussi incroyable que cela puisse paraître, le réseau Polygon qui est une blockchain de type Layer 2 par rapport au réseau Ethereum prend donc en charge des réseaux de type Layer 1 sur son propre réseau. Le réseau ultra connu MATIC, devenu Polygon PoS chain en est l’exemple parfait avec désormais plus de 7000 dapps conçues sur son réseau. L’objectif de MATIC est de faire le bridge (pont) entre plusieurs réseaux au niveau des transactions en cryptomonnaies, notamment entre le réseau Ethereum et le réseau MATIC par exemple.
Les secured chains sont des réseaux de type Layer 2 qui viennent donc renforcer les réseaux de type Layer 1. L’on peut citer Matic Plasma développé sur le réseau Polygon en tant que secured chain. Matic Plasma permet aux développeurs d’accentuer la sécurité et la décentralisation à un très haut niveau sur leurs applications.
Polygon offre donc une grande flexibilité aux développeurs qui ont le choix entre construire leurs applications (dapps) soit sur un réseau de type Layer 1 pour plus de possibilités de paramétrages au niveau de leurs projets, soit sur un réseau de type Layer 2 pour bénéficier, par exemple d’une meilleure sécurité et décentralisation mais au détriment, souvent de la vitesse de transaction ou scalabilité.
En effet, avec le réseau MATIC, les transactions vers le réseau Ethereum se font en quelques heures contre 7 jours avec le réseau Matic Plasma.
Le protocole du réseau Polygon
Il se définit en 4 couches. 2 couches obligatoires et 2 couches optionnelles.
Les 2 couches optionnelles :
- La couche Ethereum qui permet l’utilisation du réseau Ethereum pour les transactions, le staking ou encore le stockage des smart contracts.
- La couche de sécurité qui comme son nom l’indique permet de sécuriser les blockchains de Polygon grâce au système de validateurs. Là aussi, cette couche peut être prise en charge sur le réseau Ethereum dans le cas ou les développeurs cherchent la facilité dans le déploiement de leurs projets.
Les 2 couches obligatoires :
- La couche Polygon qui contient toutes les blockchains déployées sur Polygon. C’est le nerf central de tout projet construit sur Polygon.
- La couche d’exécution qui permet l’interprétation et l’exécution finale des transactions sur toutes les chaînes du réseau Polygon.
La cryptomonnaie MATIC
Il existe 10 milliards de tokens MATIC. Environ 93% ont été mis en circulation.
La première chose à savoir sur le token MATIC, c’est que c’est un token ERC-20, c’est à dire un token définit par des normes standards de smart contract pour être échangé sur le réseau Ethereum.
Plus concrètement, le token MATIC permet de payer les frais de transaction, assurer le système de staking ainsi que celui de la sécurité. Et enfin, permet le système de gouvernance, c’est à dire de donner la possibilité aux détenteurs de tokens de voter dans les décisions du projet Polygon.
Source: https://coinmarketcap.com/fr/currencies/polygon/
Sur le plan technique, il faut savoir que le nombre de transactions par secondes du réseau MATIC équivaut à 10 000. A titre de comparaison, le Bitcoin établi environ 7 transactions par secondes.
L’équipe derrière le projet

La particularité du projet Polygon c’est qu’il est un projet open source qui appartient donc à l’ensemble de ses utilisateurs et développeurs.
A partir de là, même si l’équipe initiale arrête ses activités, il est quasiment assuré que le réseau Polygon perdure dans le temps grâce à cet aspect open source.
Au point que pendant une certaine période, l’équipe derrière Polygon a décidé de se passer de PDG. Aujourd’hui, les choses ont changé et c’est Marc Boiron qui occupe le poste de directeur général.
Source : https://fr.cryptonews.com
Concernant l’équipe initiale, fondatrice du projet, elle est indienne et constituée de nombreux talents. L’équipe s’est formée en 2017 avec 3 personnes au démarrage : Jaynti Kanani, Sandeep Nailwal et Anurag Arjun.
Jaynti Kanani est l’ancien PDG et cofondateur de Polygon. Il est désormais PDG de deux autres sociétés : Mozak et Morphic. Avant d’intégrer Polygon, Jaynti était Data Scientist à Housing.com. Il possède donc une expérience solide dans l’architecture technologique de ce genre de projets.
Sandeep Nailwal a travaillé comme consultant à Deloitte puis a fondé et dirigé Scopeweaver.com, une société spécialisée dans le développement de produits liés à la Blockchain. Il est actuellement en charge de la branche Metaverse à Polygon.
Anurag Arjun, le chef de projet à Polygon, a une solide expérience dans le management des produits puisqu’il a opéré dans ce secteur chez IRIS Business.
L’équipe s’est ensuite étoffée autant au niveau des cofondateurs que des partenaires.
Les partenaires de Polygon
Polygon possède une liste riche de partenaires qui sont des entreprises ou des investisseurs de renom :
- Google Cloud. Source: https://cryptoast.fr
- Chainlink.
- Mirae Asset Securities. Source: https://fr.cryptonews.com
- Marc Cuban. Source: https://cryptoast.fr
- Coinbase.
Cette liste est loin d’être exhaustive, mais montre déjà que le projet Polygon intéresse parmi les plus grosses entreprises et investisseurs du monde.
Le futur de Polygon
Polygon, en tant que projet décentralisé et open source est en train de développer plusieurs sous-projets :
- Les sidechains avec l’objectif de développer d’autres sidechains indépendantes afin d’étoffer toujours plus l’écosystème de Polygon.
- Les Rollups, une technologie dont le principe est d’optimiser la vitesse et les frais de transactions grâce à une sorte de point de ralliement des transactions qui sont rassemblées et envoyées par paquets ensuite. Ce qui permet d’optimiser le flux de transactions. Les Rollups permettent donc au réseau Polygon de combler le problème de scalabilité et de congestion du réseau Ethereum tout en maximisant la sécurité.
- Les Validium Chains qui permettent à travers un processus de preuves de validité sans pour autant stocker les données de transaction sur le réseau principal de maximiser le début de transactions. (9000 transactions par secondes)
Et de façon plus générale, le Polygon 2.0 qui permettra au projet d’améliorer tous ses aspects allant de la tokenomics à l’architecture de Polygon en passant par les Rollups par exemple. L’objectif final étant, pour Polygon, de représenter la couche de valeur d’Internet. Source: https://polygon.technology
Dans ce cadre, la cryptomonnaie MATIC deviendra POL pour ne citer que cet exemple. Source: https://coinacademy.fr
Autant dire que le projet Polygon est l’un des plus ambitieux sur cet aspect aux côtés de Polkadot et Cosmos.
Conclusion :
Le projet Polygon, de par sa nature décentralisée, open source et son activité intense est l’un des meilleurs projets actuels dans le développement du Web 3.0 et de l’interopérabilité des blockchains.
Cependant, contrairement au Polkadot, le réseau Polygon reste malgré tout une sorte de Layer 2 pour le réseau Ethereum mais en bien plus développé, ce qui peut légèrement limité son rayon d’action par rapport à Polkadot et Cosmos qui sont des Layers 0 et peuvent créer les blockchains de A à Z.
Le réseau Polygon, à travers ses multiples fonctionnalités et projets innovants a pour objectif de démocratiser le réseau Ethereum tout en créant un pont multiple entre les diverses blockchains (Ethereum inclus), puisque le réseau Polygon a pour objectif de prendre en charge d’autres blockchains de type Layer 1 mais aussi Layer 2.
Sa nature décentralisée fait de Polygon un acteur difficile à abattre pour les régulateurs et très résilient lors des bear market ou tempêtes qui peuvent s’abattre sur l’industrie crypto.
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